Emmanuelle Roule a commencé la céramique il y a quelques années par un heureux hasard qui lui a permis de découvrir la richesse de ce matériau terre. Ses propriétés, ses contraintes, qui la fascinent.
Emmanuelle nous raconte dans son atelier Marseillais, son parcours, ses recherches et les expérimentations qu’elle ne cesse de mener.
Mais aussi ce qu’elle affectionne le plus dans son métier, les voyages, les rencontres et le partage de ce savoir faire.
Emmanuelle Roule
son travail autour de la forme et la couleur
Tu as mis les mains dans la terre pour la première fois en 2012.
Est ce que tu peux nous raconter comment cela s’est passé ? Pourquoi as-tu eu envie de faire de la céramique ?
C’est une histoire qui commence par presque un accident. Dans une activité professionnelle qui était assez dense, j’avais envie de me reconnecter à un matériau. Et le hasard a fait que j’ai voulu faire des cours de la ville, j’ai lu les cours proposés et le seul matériau que je ne connaissais pas était la terre. J’ai eu la dernière place et j’y suis allée. J’étais donc très contente d’être prise alors que je ne savais pas du tout vers quoi j’allais.
Ouvrages, tessons et outils
vase en terre crue, étanche grâce à la cire
Est ce que tu pourrais nous parler d’une pièce que tu as créé dans cet atelier ?
Oui, il y a cette pièce qui est un vase, d’une trentaine de centimètres en forme d’oblong. Cette pièce a la caractéristique d’être un objet parfaitement utilitaire, étanche, naturel, mais non énergivore. C’est-à-dire que c’est un vase en terre crue. J’ai mélangé de la terre avec de la fibre végétale avec ce motif de foin qui apparaît.Et cette pièce qui devrait être évidemment fragile avec comme pire ennemi l’eau – son étanchéité et son renfort structurel lui est donné par la cire. Ce vase est entièrement nappé de cire d’abeille à l’intérieur ce qui amène une coloration et une odeur.
l’atelier d’Emmanuelle
entre architecture, design et céramique
Ce qui te plait aussi, c’est d’avoir différents matériaux et d’aller travailler avec d’autres artisans.
D’autres personnes qui vont nourrir ton projet et ta pratique. Est ce que c’est quelque chose que tu recherches dans ton travail ?
Ce que j’aime le plus dans la vie, c’est finalement rencontrer des gens. Si la terre peut me permettre de voyager et faire des rencontres, c’est incroyable. On a énormément à apprendre des autres. Tu vas voir par exemple beaucoup de pièces tournées dans l’atelier. Moi je ne tourne pas, je vais à la rencontre de tourneur, j’ai moi une posture de designer. Je dessine un objet, on vient le réfléchir ensemble.
Et ensuite j’applique le travail de coloration, que ce soit la flamme, la cire ou les émaux par la suite.
extrudeuse et crouteuse, outils du quotidien
les vases aux couleurs si singulières d’Emmanuelle
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